Aujourd'hui, j'aimerais partager avec vous mes réflexions autour du décalage qu'il y a entre l'enfant qu'on imagine qu'on va avoir et celui qu'on a, et comment j'essaie de (bien) gérer ça.
Un processus de deuil
Le deuil est un processus en étapes.
Pourquoi est-ce que je parle de ça ? Parce que je pense que quelque part, en tant que maman, en tant que parent, on doit faire le deuil de l'enfant imaginaire qui est dans notre tête, pour accepter pleinement l'enfant qu'on a devant nous, avec sa personnalité, son caractère, ses goûts, ses qualités et ses défauts, bref, tout ce qui fait qu'il est "lui".
Cet enfant imaginaire, il est bien présent, qu'on soit consciente ou non, qu'on l'ait verbalisé ou pas, à partir du moment où on est enceinte, je pense (ou à partir du moment où on sait qu'on va avoir un enfant).
Et bien évidemment, l'enfant qu'on a n'est jamais l'enfant qu'on avait imaginé. Ici, je ne parle pas du simple fait de s'imaginer qu'on va avoir une petite blondinette aux yeux verts et de se retrouver avec une brunette aux yeux noisettes. Je parle de choses beaucoup plus subtiles que ça : de comment on avait imaginé qu'il serait, de ses aptitudes physiques, de ses centres d'intérêts, de ses traits de personnalité, de ses capacités d'apprentissage,...
Cette confrontation entre l'enfant imaginaire et l'enfant réel, pour certains parents, elle arrive très tôt et parfois de manière très brutale. Je pense notamment à des parents qui se retrouvent avec un enfant atteint d'une maladie ou porteur de handicap et qui, dès la naissance ou dès les premiers mois de vie, sont confrontés à ces difficultés-là et qui, très vite, doivent rebondir, accepter et avancer avec les particularités de leur enfant.
Même si on sait que cela peut arriver, on ne se projette pas, on ne s'imagine pas avec un enfant malade ou avec un enfant qui est tout simplement "différent".
Je crois que ce processus, comme le deuil, c'est une succession d'étapes par lesquelles il faut passer et tant que l'on n'arrive pas à la phase d'acceptation, ça entache un peu notre parentalité. Enfin, je pense que c'est mon cas.
La sphère scolaire
Ce post, il n'arrive pas par hasard.
Babou est en bilan pour le moment. Plein de gamins autour de moi sont en examens, en blocus. Les élèves sont crispés, les parents sont tendus et les profs, je ne sais pas comment vont les profs, mais à mon avis ils ne doivent pas rigoler tous les jours non plus...
Mon grand est en cinquième primaire. C'est un gamin curieux, qui s'intéresse à plein de choses, qui cherche à comprendre comment ça fonctionne. C'est aussi un gamin qui a la chance de ne pas avoir de difficultés d'apprentissage. J'ai dans mon entourage plusieurs copines dont les petits sont dans ce cas-là et je vois à quel point c'est un véritable défi, tant pour le gosse que pour les parents.
Néanmoins, Babou, ce n'est pas un enfant "scolaire". Je ne vais pas dire qu'il n'aime pas l'école, parce que ce ne serait pas vrai. Mais il aime l'école presque exclusivement pour son aspect social, c'est-à-dire voir ses copains.
Il est brouillon, ses cahiers ne sont pas très bien tenus, il est un peu tête en l'air (par exemple, la veille de son examen de dictée, il est revenu avec sa farde de maths !). Il est très peu intéressé par tout ça, et moi, je dois vous l'avouer, ça me rend complètement chèvre !!
Zéro pointé, Mama
Amici, je vous le dis, je pars complètement en vrille avec ça...
Et quand j'ai commencé à y réfléchir, j'ai réalisé que je ne comprenais pas comment je pouvais avoir un enfant qui soit à ce point différent de moi. Et oui, je m'étais projetée avec un enfant comme moi, pour qui l'école et surtout les résultats scolaires seraient importants.
Sauf qu'en fait, mon gosse n'est pas du tout comme moi ! Entre nous, c'est plutôt une bonne chose pour lui, et pour le reste du monde... Le monde ne survivrait pas à une deuxième Sophie !
Donc j'ai vraiment creusé, et j'ai essayé de me poser des "vraies" questions et j'ai pris conscience d'un truc : j'ai le sentiment que son bulletin, c'est mon bulletin, que ses résultats scolaires sont une évaluation de ma compétence en tant que mère...
Dans mon esprit, bien ancré, le raccourci tout pourri "une bonne maman = un enfant qui a de bonnes notes".
Je sais que c'est nul, je dis à mes copines que les résultats de leurs gosses ne sont en rien un reflet de ce qu'ils sont ou de ce qu'elles peuvent être, mais quand c'est pour moi, y a pas moyen que les neurones se touchent, et ça me bouffe complètement.
Et si je devais avoir un bulletin de notes, pour le coup, j'aurais une belle bulle, je crois.
Économe ?
Je me rappelle d'une conversation que j'ai eue avec le papa d'une copine de Babou, il y a quelques mois, qui m'a dit : "Ton gamin, il a une intelligence émotionnelle et relationnelle rare, surtout pour son âge. Avec ça, il peut aller partout. Au final, ses résultats scolaires, vous ne devez pas vous en soucier trop, non ?".
Je me souviens, sur le moment, m'être dit que je devrais être super fière de ce qu'il venait de me dire alors qu'en fait j'étais juste super agacée qu'il n'ait pas eu 90 % de moyenne dans toutes les matières à son bulletin (ce que je considère comme "la base" en primaire...).
Clairement, ce n'est ni une question de capacités ou de compétences, c'est juste que mon gamin, c'est un économe. Pas du tout quand il est question d'acheter des chiques ou des cartes Pokémon, bien entendu, mais bien en matière d'efforts... Pourquoi passer du temps à étudier et m'appliquer plus, alors qu'en faisant le strict minimum j'ai quand même des résultats plus que satisfaisants ?!?
Économe je vous dis ! :-)
Pour le coup, j'aurais préféré qu'il soit bien dépensier en énergie à mettre dans ses devoirs et ses leçons :-)
Mais voilà, mon enfant, le vrai, en chair et en os, il est comme ça et pas comme j'avais imaginé qu'il serait, et c'est très bien ainsi.
Puis, surtout, et c'est là le plus important, je ne peux pas lui faire porter mes biais en tant que maman.
Y a du boulot, mais bon, je vais essayer de faire de mon mieux et puis on verra...
La suite ? Au prochain... bulletin !
Et chez vous, comment ça se passe les exams?
Bonne chance à tous les étudiants (et à tous les parents!)
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