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Sophie

Brothers in « harm »

Dernière mise à jour : 26 juin 2023

Je suis enfant unique. Et aussi loin que je puisse m'en souvenir, j'ai toujours adoré cela. Je n'ai jamais réclamé de frère ou de sœur et j'ai toujours été ravie de l'attention que je recevais. Seule enfant, seule petite-fille, seule nièce (mon petit couz d'amour est arrivé 11 ans après moi et sa sœurette chérie quand j'avais 16 ans, autant vous dire que j'étais bien ancrée dans mon rôle d'"unique").


La reproduction d'un schéma?


Un peu logiquement je pense, lorsque je me projetais en tant que maman, je m'imaginais maman d'un enfant unique. D'un enfant qui n'aurait à partager ni ses jouets, ni sa chambre, ni l'attention et l'amour de ses parents ou de sa famille. Cela me semblait une évidence. Je suppose qu'on a tendance à reproduire ce qu'on a vécu, encore plus si c'est quelque chose qui nous a plu et convenu.


Et pourtant, presque instantanément après avoir tenu Babou dans mes bras pour la toute première fois, j'ai su, comme instinctivement, que je voudrais un autre enfant. Honnêtement, cette pensée-là, elle était totalement égoïste : c'était moi qui voulait un autre enfant. Je ne pensais pas particulièrement à mon fils et au fait de lui donner un frère ou une sœur. Après, en soi, le fait de faire un enfant, c'est quand même un acte égoïste de la part des parents, non ? Le gosse, on le fait pour nous, pas pour lui... Bref, je m'égare un peu (c'est peut-être un sujet pour un prochain post, tiens).


Mon mari, lui, a eu un peu la réflexion inverse. Spontanément, il s'imaginait avec deux enfants (de nouveau, je pense qu'on est dans la reproduction d'un schéma familial), mais après l'arrivée du premier, il se serait bien arrêté là !


Quelques années ont passé et Babou a commencé à nous réclamer une petite sœur (bizarrement, il demandait toujours une sœur, je pense que c'est parce que plusieurs de ses meilleurs copains ont des petites sœurs).

Au bout d'un certain temps et de nombreuses réflexions, nous avons repris le chemin de la clinique (coucou parcours PMA !) et nous nous sommes lancés. Numérobis nous a rejoint, 6 ans et demi après Babou.


Opposition, bonjour!


Je ne sais pas s'il existe une différence d'âge "optimale" entre deux enfants (si vous voulez mon avis, 6 ans et demi, ce n'est pas le cas ;-)), s'il est plus simple d'avoir des enfants du même genre ou pas, si trois enfants est le nombre idéal ou pas. Je pense qu'il y a autant de réponses à ces questions que de familles: chaque cas est différent.


Mais clairement, la grande différence d'âge entre nos garçons n'est pas évidente à gérer, pour le moment (ils ont 10 ans et demi et 4 ans). Les activités qui plaisent et conviennent au grand sont inadaptées pour le petit. Si le petit s'amuse, le grand s'ennuie souvent, et trouver un film qui plaise vraiment aux deux n'est pas évident du tout non plus.


Par contre, s'il y a une chose qu'ils ont en commun, c'est le fait d'être en phase d'opposition! Le Terrible Two du petit se prolonge du Terrible Three en Terrible Four (et me fait me demander s'il n'est pas, tout simplement, Terrible Tout Court) et la pré-ado du grand est très "pré" (comprenez, elle est arrivée fort fort tôt). Ils sont donc tous les deux dans des phases où ils testent les limites. Et croyez-moi, ça ne respire pas l'harmonie!


Je me demande souvent comment ils peuvent se disputer autant alors qu'ils ne passent, au final, que très peu de temps ensemble; quand on enlève l'école et les nuits, même si elles ne sont pas aussi longues que ce que l'on voudrait, il ne reste que quelques heures par jour. Mais visiblement, c'est suffisant! Plus j'y réfléchis, plus je me dis que c'est probablement une caractéristique inhérente de toute fratrie. Le proverbe dit "qui aime bien châtie bien", mais dans le cas de Babou et Numérobis, c'est plutôt "qui aime bien se dispute bien"!


Voir au-delà du conflit


Comme je l'ai dit, je suis fille unique, alors la dynamique fraternelle est quelque chose que je ne comprendrai jamais vraiment. J'ai beau avoir eu des "sœurs de cœur" et aimer mes cousins plus que tout, nous n'avons pas grandi ensemble, dans le même foyer, comme des frères et sœurs. Et pour être honnête, il y a des moments où je me demande si le fait de ne pas avoir grandi dans une fratrie m'empêche de savoir comment gérer celle que j'ai engendrée.


Je me dis que ces conflits et disputes sont peut-être une question de territoire, ou peut-être que les enfants cherchent simplement à établir leur place dans la famille. Quoi qu'il en soit, je me retrouve souvent à jouer les arbitres, avec un niveau d'enthousiasme proche de zéro (analogie avec le foot choisie à dessein, Babou est un fan inconditionnel et je déteste ça). Parce qu'en réalité, je m'en fiche un peu. Tout ce que je veux, c'est qu'ils arrêtent de se hurler dessus et de me casser les oreilles (mot pouvant être remplacé par autre chose, en fonction de l'état de nerf !).


Après, au-delà de toutes ces disputes, j'arrive à voir malgré tout quelque chose de beau dans leur relation. Même s'ils se chamaillent constamment, ils sont toujours là l'un pour l'autre quand ça compte vraiment. Quand je vois le grand aider le petit à s'habiller ou quand le petit nous crie dessus parce qu'on a grondé son grand frère, quand ils se consolent quand l'autre pleure ou quand je les vois réclamer à corps et à (grands) cris de dormir dans la même chambre et se mettre à râler (ça faisait longtemps !) quand je menace de les séparer, je me dis que peut-être, juste peut-être, leur relation n'est pas si mal après tout.


Je suis toujours en train de me demander si j'ai compris quelque chose en tant que maman, mais il y a une chose dont je suis pratiquement sûre, c'est que la fratrie est un monde à part entière et je ne pense pas qu'il y ait de solution miracle pour que tout se passe bien. J'essaie simplement de garder la tête haute et d'endurer les disputes, en sachant que, tôt ou tard, elles cesseront (et peut-être qu'elles reprendront quelques années plus tard, qui sait ?).


Je pense qu'en tant que parents d'une fratrie, notre job c'est d'essayer de favoriser une bonne relation entre nos enfants, d'encourager la communication et les échanges et puis d'être francs et équitables. Il me semble aussi que la clé pour une fratrie réussie, c'est de trouver un équilibre entre l'amour et la guerre. Ils peuvent se chamailler, mais ils doivent aussi apprendre à se respecter mutuellement. Et en tant que maman, je dois faire preuve de patience, d'humour, et surtout, de beaucoup d'amour (et d'un stock infini de chiques!!). Parce que malgré tous les cris, les larmes et les disputes, je sais qu'ils s'aiment profondément, et cela me réchauffe le cœur.


Après, nos enfants sont des êtres à part entière et si, à l'âge adulte (ou même avant d'ailleurs), ils ne s'entendent pas plus que ça, car ils sont différents ou ont des caractères qui ne "collent" pas, et bien tant pis... En tant que maman, je pense que cela me rendra triste, mais je pourrais sans doute me dire que j'ai fait mon maximum pour que leur relation se passe bien et qu'ils soient proches.


Pour terminer sur une petite citation, j'emprunterai les mots de l'écrivain français Joseph Joubert, qui a dit : "Le frère est celui qui nous comprend sans avoir besoin de parler". Je dirai qu'en effet, mes enfants ne parlent pas, ils hurlent, râlent, s'insultent et s'embrouillent, mais j’imagine que c’est là, la beauté du truc :-)


Bref, et chez vous, comment ça se passe? Avez-vous des frères et sœurs ? Avez-vous plusieurs enfants ? Pensez-vous qu'il est plus facile de gérer une fraterie si on a soi-même des frères et sœurs? Des conseils et astuces de survie à partager?








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