Ciao Amici !
Samedi dernier, j'étais en balade en ville avec Numérobis après un bon petit déj' rempli de sucreries. On se baladait, tranquilles, et je voyais que les gens étaient adorables, sourires attendris et tout le tralala.
Tout se passait super bien jusqu'à ce qu'on tombe sur une scène un peu inattendue qui m’a fait réfléchir. Alors que Numérobis jouait sur la « fontaine aux Lions » comme les Liégeois l’appellent, je vois un monsieur qui fait signe dans notre direction, quand nous passons à sa hauteur. Sur le coup, je ne réalise pas qu'il s'adresse à nous. Mais après je le vois sortir une sucette de la poche de sa chemise et la secouer vers nous.
Numérobis n’a pas capté la scène et moi, j’ai poliment décliné en continuant à avancer. Et là, le gars s'emballe, se met à hausser le ton et à dire que les gens sont devenus méfiants, qu'on n'accepte plus les trucs simples, que c’est pour ça que le monde va mal et tout ça.
Déjà je me dis « si tu penses que le monde va mal parce qu’une mère refuse que son enfant accepte une sucette d’un inconnu, t’es un peu (beaucoup) à côté de la plaque » mais bon...
Clairement, sur le coup, je n’étais absolument pas en mode « parano » vous voyez ? Je ne me suis pas dit "attention, méfie-toi de ce gars" ou "je ne veux pas que Numérobis pense qu’on peut accepter les chiques des inconnus", pas du tout ! J'étais simplement pressée, mon fils avait déjà eu sa dose de sucre, et puis, on a un stock de chiques en tout genre à la maison. Donc j’ai poliment dit « non merci » et passé mon chemin. Mais ça, ça n’a pas traversé une seconde l’esprit du gars je pense. Il ne s’est pas demandé si j’étais d’accord, si le môme pouvait manger du sucre ou pas, rien. Tout droit, direct dans le jugement.
Et c’est un truc qui arrive souvent je trouve. Alors, je vous arrête de suite, je n’ai pas l’audace de prétendre que ça ne m’arrive jamais de juger les autres, ce serait un mensonge éhonté et personne ne me croirait. Mais j’essaie vraiment d’être dans la bienveillance vis-à-vis des autres plutôt que dans le jugement, surtout depuis que je suis maman.
Être parent, ce n’est pas de tout repos. On se pose des questions, on prend des décisions, et on fait tout notre possible pour que nos enfants grandissent bien. Mais même avec tout ça, on se fait épingler pour un oui ou pour un non.
C'est fou comment la société a tendance à juger les parents, surtout les mamans je trouve. On dirait que quoi qu'on fasse, qu’on ne fasse pas, qu’on dise ou qu’on ne dise pas, y aura toujours quelqu'un pour nous regarder de travers. Mais hey, on n'est pas parfaits, et on essaie juste de faire de notre mieux.
La semaine passée, lors de notre retour de vacances, Numérobis (toujours lui) aka Benito comme on le surnomme parfois, était in-fer-nal (et encore, je pèse mes mots). Arrivés à l’aéroport (pas particulièrement fonctionnel d’ailleurs) il dit qu’il doit faire pipi. Je me perds avec les enfants à la recherche des toilettes, juste au moment de l’embarquement, sinon ce n’est pas drôle. Puis soudainement, il décide qu’il n’a plus besoin.
Alors, Amici, il faut savoir un truc, moi, dans l’avion, je ne bouge pas de mon siège ! J’attache ma ceinture au moment où je m’assieds et elle reste attachée jusqu’à l’atterrissage. J’ai beau prendre l’avion plusieurs fois par an, je suis toujours en légère panique. Donc, autant vous dire que me lever pour amener le Gremlins aux toilettes, en plein vol, ça n’allait pas le faire :-)
Donc, j’insiste pour amener Numérobis aux toilettes de l’aéroport. Il hurle, se débat, pleure, tape des pieds, bref, scène magistrale. J’essaie de garder mon calme mais entre nous, je suis totalement à bout, fatiguée, stressée... Bref, je tente de garder la tête froide mais je sens les regards désapprobateurs sur moi dans la looooongue file vers les toilettes. Encore bien que je ne comprenais pas trop ce que ces meufs pouvaient se raconter. Quoi qu’il en soit, je l’ai déjà vécu, ailleurs, dans des endroits où je comprenais très bien les chuchotements (pas trop chuchotés d’ailleurs, juste assez fort pour que vous puissiez les capter, vous voyez de quoi je parle ?).
On sort des toilettes et là une fillette arrive à notre hauteur. Sa maman l’appelle et lui dit de me laisser passer pour que je puisse rattraper le petit qui avait filé à l’anglaise vers le couloir bondé (et hop, un stress en plus, sinon ce n’est pas drôle). Je crois que je n’ai même pas remercié la dame tellement j’étais à côté de mes pompes.
Arrivés dans le bus qui nous amène à l’avion, je me retrouve face à cette même dame avec ses deux filles. Elle me regarde avec beaucoup de douceur, me sourit et me dit en regardant Numérobis « ils sont fatigués les pauvres, c’est difficile ». Le ton de sa voix, son regard bienveillant, l’absence de jugement face à la scène à laquelle elle avait assisté, tout cela m’a tellement émue et touchée que j’en aurais bien (re)pleuré.
Et quand on y repense, c’est quand même triste de se réjouir de ne pas se sentir jugée, non ?
Je pense qu’en plus, les gens ne sont pas conscients que ce qu’ils disent peut être perçu comme jugeant.
Morceaux choisis :
« Ah, un croissant à midi ? »
« Il n’est pas encore au lit à cette heure? »
« Tiens, il met encore des couches ? »
« Ils partent en vacances avec tes parents ? Moi je ne pourrais pas être séparée de mes enfants plusieurs jours. »
« Six ans et demi d’écart ? C’est le même papa ? » (Toute bonne celle-là : on juge la différence d’âge et les familles recomposées en même temps)
« Tu le laisses pleurer ? Tu devrais le prendre dans tes bras, c'est mauvais pour lui. »
« Tu donnes des biberons ? C'est dommage, l'allaitement est tellement naturel. »
« Pourquoi tu laisses ton enfant regarder la télé ? C'est mauvais pour son développement. »
« Il va encore dans la poussette ? »
« Tu es encore fatiguée ? Tu devrais te coucher plus tôt et mieux gérer ton temps. »
Bref, je pense que vous avez eu votre lot aussi...
Je pense qu’il est essentiel de réaliser que personne n'est à l'abri du jugement, mais nous avons le pouvoir de changer notre perspective.
Chacun traverse des épreuves invisibles aux yeux des autres, et ce que nous percevons n'est qu'une infime partie de leur réalité.
En tant que mamans, que parents, mais avant tout en tant qu’êtres humains, nous devrions nous soutenir mutuellement, au lieu de se comparer et de se juger.
Je rêve parfois d’une communauté bienveillante où nous pouvons partager nos expériences, nos succès et nos difficultés sans crainte d'être critiqués.
Clairement, personne ne détient la vérité universelle sur la parentalité. Chaque famille est unique, avec ses valeurs, ses traditions et ses méthodes d'éducation. Je pense que tant que l'amour et le respect sont présents, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire.
Alors, Amici, écoutons-nous les uns les autres sans juger. On sait tous ce que c'est que de galérer un peu, et un peu de compréhension, ça ne fait pas de mal.
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